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vendredi 18 janvier 2013

Mali


Carte animée : la situation au Mali décryptée... por lemondefr

Transcription de la vidéo: La situation au Mali décryptée

Le nord du Mali est une région difficilement contrôlable, minée par les mouvements rebelles et terroristes. Le Monde vous propose de décrypter en 5 minutes les enjeux de ce territoire désormais  terrain de guerre de l’armée française.

Le Mali est un pays enclavé, situé en Afrique de l’ouest, il compte  12 millions d’habitants  sur un territoire deux fois plus étendu que la France. Il est composé de deux espaces géographiques : le sud du pays d’abord, s’organise autour de la capitale, Bamako, cette région est appelée le Mali vert en raison de la présence de la savane arborée et de la vallée humide du Niger. 90 % de la population est concentrée ici. Elle est majoritairement issue d’ethnies noires sédentaires. Le nord du pays est traversé à la fois par le Sahel et le Sahara. La population est principalement composée d’arabes et des touaregs aux modes de vie encore largement nomades. La zone de peuplement touareg dépasse d’ailleurs  les frontières du Mali. Le nord de Mali  s’inscrit traditionnellement dans un espace d’échanges depuis les anciennes pistes caravanières de l’or, du sel et des esclaves. Aujourd’hui, ici prolifèrent le trafic des clandestins, des drogues et des armes. C’est dans cette région vaste et aride, difficilement maitrisée par l’état, que des groupes extrémistes ont trouvé refuge. C’est le cas d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique, AQMI, qui y a établie son sanctuaire. AQMI est responsable depuis 2007 de plus de 80 enlèvements au Mali, en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie, au Niger et au Nigeria. En août 2011 la chute du régime libyen favorise l’arrivée dans la zone de nouvelles armes et le retour des touaregs engagés par le général Gadafi. C’est dans cette région instable, appelée la Azawad, que début 2012  le Mouvement Nationale de Libération de la Azawad, le MNLA, composé de combattants touaregs, attaque l’armée malienne. Le but, obtenir plus d’autonomie. L’armée malienne, mal équipée, essuie plusieurs revers. Elle se retourne contre le pouvoir de Bamako, qu’elle juge inefficace sur ce dossier. Le 22 mars 2012, l’armée renverse le gouvernement d’Amadou Toumani Touré. L’armée au pouvoir perd à son tour les combats au nord et le 6 avril 2012 le MNLA déclare l’indépendance de l’Azawad. Sur le terrain la situation est complexe. Aux combattants du MNLA indépendantistes s’ajoutent An-Sardine, un groupe touareg qui prône un islamisme radical. Les deux groupes font front  commun contre le gouvernement mais s’opposent très vite entre eux   pour le contrôle de la zone. En sardine veut imposer la charia et se rapproche d’AQMI et de l’une de ses filiales le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, MOUJAO. Dès le mois d’avril le MNLA était lancée par des combattants islamistes. Les islamistes imposent la charia à la population et fin juin, à Tombouctou, ils détruisent les mausolées sufis classés au Patrimoine Mondiale de l’Unesco. Cette prise de contrôle des islamistes au nord, associée à la déliquescence du pouvoir de Bamako et à la fragilité de la région sahélienne, suscite l’inquiétude de plusieurs états. Tout d’abord, les pays voisins. Secoués par l’afflux des réfugiés maliens, craignent une contagion des rébellions touaregs et du terrorisme. Le Burkina-Faso, la Mauritanie, la Côte-d’Ivoire et le Niger soutiennent l’idée d’une intervention armée rapide. L’Algérie, elle, partage plus de 1300 kms de frontière avec le nord du Mali. Elle a longtemps défendu le principe d’une solution négociée. Cette frontière poreuse est traversée par des combattants d’AQMI, un mouvement issu du GSPC, le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, né en Algérie pendant la guerre civile au milieu des années 90. Autre grand acteur, la France. Elle est présente dans cette région depuis l’époque coloniale. Elle y conserve aujourd’hui encore des intérêts militaires et économiques comme au Niger avec l’exploitation des mines d’Uranium, sans oublier que la France a plusieurs ressortissants, otages des djihadistes. Dès le printemps 2012 la CDEAO, Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, lance parallèlement un processus de dialogue avec le MNLA et An-Sardine et met sur pied une intervention militaire africaine pour appuyer l’armée malienne dans la reconquête de son territoire, une idée soutenue également par les Nations Unies. En janvier 2013, la situation se précipite. Le 10 janvier les rebelles franchissent la ligne virtuelle de démarcation entre le nord et le sud en prenant la ville de Khona, un verrou stratégique sur la route vers Bamako. Cette attaque entraîne dès le lendemain  le lancement de l’intervention militaire de la France dans le cadre de l’opération « serval ». L’intervention française se fait à la demande du gouvernement intérimaire malien et avec l’accord du Conseil de Cécurité de l’ONU. C’est le début de la guerre au Mali.


 Une chanson pour le peuple malien

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